Pour la posture de zazen, la cinquième vertèbre lombaire est fondamentale. On n’est pas assis comme dans un fauteuil, c’est une assise extrêmement dynamique. Le fait de basculer le bassin au niveau de la cinquième vertèbre lombaire relâche aussi la partie abdominale située sous le nombril. L’énergie se concentre sur cette partie-là, sous le nombril. Et toute la partie du plexus solaire se détend.
Maître Deshimaru disait :
L’essentiel en zazen, c’est l’intensité.
Il y a beaucoup d’intensité. On doit pousser le sol avec les genoux et pousser le ciel avec la tête. On fait toujours un effort, même quand on est accoutumé à pratiquer depuis longtemps. On fait toujours un effort pour redresser sa posture et pour avoir une posture intense.
Sensei disait :
« J’ai observé les pratiquants de la méditation Theravāda, hindouiste, tibétaine à Londres, à Paris, mais je n’ai jamais trouvé cette intensité caractéristique du zazen. Ces pratiquants se contentent d’une suite de pensées d’où découle l’état de rêverie qu’on peut ressentir quand on est à moitié endormi, à moitié éveillé dans son lit. Les pensées alors commencent à affluer. Ce genre de méditation, s’il se prolonge, fait encourir un grand risque aux personnes sensibles et des états anormaux peuvent aller jusqu’au dérangement mental. Ainsi, dans le zazen, la posture et le kyosaku sont-ils très importants. Et le maître doit sans cesse être attentif à l’intensité de la méditation et à l’ambiance du dojo, qui doit être sérieuse et solennelle. »
J’aime bien lire ce livre, parce que c’est le premier que Maître Deshimaru a écrit, et c’est celui que je lisais quand j’étais débutant.
Donc les fesses sur le zafu, en particulier, le périnée pousse contre le zafu. Ça fait un trépied entre les deux genoux qui sont au sol et le périnée qui est sur le coussin. Un trépied sur lequel on tient en équilibre la colonne droite, comme les jongleurs qui font tenir un bâton verticalement sur leur index.
Et c’est cet équilibre lui-même qui fait qu’on va se détendre, se lâcher. Comme si on était lâché dans le vide, comme si on était un peu en apesanteur. Quand vous avez trouvé cet équilibre, vous lâchez les jambes.
La première chose à faire, c’est de lâcher les jambes. Si vous sentez vos jambes se relaxer, se détendre, se lâcher, alors, vous êtes dans la bonne direction.