Published: 26/03/2024 | Updated: 18/05/2024
On n’est pas assis comme dans un fauteuil, mais on est assis sur l’avant, les fesses sur le haut des cuisses. Le bassin est basculé vers l’avant de manière à libérer la masse abdominale qui pousse vers le bas. C’est une posture enracinée. C’est important aussi d’avoir les genoux qui sont bien en contact, qui s’enfoncent, qui s’enracinent dans le sol. Il faut pousser la terre avec les genoux.
C’est une posture très dynamique et très enracinée. La manière de méditer, de prier des bouddhistes est assez rigoureuse quant à la posture. Mon maître était très rigoureux.
À partir d’une bonne bascule du bassin au niveau de la cinquième vertèbre lombaire, on étire la colonne jusqu’à la nuque, on étire la nuque en poussant le ciel avec la tête, on pousse le ciel avec le sommet du crâne. On pousse le sol d’un côté, on pousse le ciel de l’autre pendant la posture correcte. C’est la prière à la manière des bouddhistes.
Une fois l’enracinement correct et l’étirement correct de bas en haut sont obtenus, on rentre bien le menton pour étirer la nuque, on aligne les oreilles et les épaules, on aligne le nez, le nombril, on respire par le nez, donc la bouche est fermée. Le regard est posé à un mètre devant soi, à quarante-cinq degrés vers le sol. On garde les yeux mi-clos. Ça veut dire en même temps : mi-ouvert. On ne fixe pas un point spécial, on laisse le regard libre, le regard intérieur.
Ensuite, la position des mains est importante. Les mains, c’est primordial et c’est très intimement relié au cerveau. On place la main gauche dans la main droite, les deux index, les deux majeurs se superposent. On essaie d’éviter les tensions dans les mains. Les mains forment un ovale, car les pouces sont en contact l’un avec l’autre. La pression des pouces est importante.
Tout est important dans la posture. N’importe quel détail influence l’état d’esprit et l’état de conscience. Les pouces sont en contact, mais ils ne doivent pas être trop serrés l’un contre l’autre, tout en se touchant. Les pouces se joignent horizontalement sur une ligne horizontale. Ils ne doivent pas tomber vers le bas comme une vallée. Ils ne doivent pas aller vers le haut comme une montagne. Les mains sont posées sur les pieds.
Si vous avez un kolomo, vous pouvez vous en servir pour faire un petit coussin, de manière à ce que les mains soient droites et qu’elles reposent correctement. Si on fait un effort pour maintenir les mains, ça crée de la tension dans les bras et dans les épaules. On doit les poser d’une manière ou d’une autre, les reposer.
À ce moment-là, on a les avant-bras décontractés, on écarte légèrement les coudes, les coudes ne sont pas trop serrés au corps. On détend les épaules, on dit que les épaules doivent tomber vers le bas comme si on les tranchait avec un sabre. Il y a plein de points de référence liés à la posture. C’est le premier enseignement, c’est l’enseignement primordial.
Après, quand vous aurez une bonne expérience du zazen, vous n’aurez plus besoin de vous remémorer ces points. Mais en attendant, on se les répète. Est-ce que mes pouces sont bien positionnés ? Est-ce que mes mains sont bien placées ? Est-ce que mes coudes sont bien écartés du corps ? Est-ce que mes épaules tombent bien ? Est-ce que ma nuque est bien étirée ? Est-ce que je pousse correctement la terre avec les genoux ? Est-ce que je fais une bonne bascule du bassin ? On répète ces points inlassablement, comme des mantras.
Ça nous évite de penser à nos problèmes personnels ou à ou activer trop le mental, parce que le mental est occupé à checker chaque point de la posture, comme un capitaine d’avion qui regarde si toutes les machines sont correctement connectées.