Pas seulement les sages, mais également l’humanité tout entière, vont vers l’enseignement de la source originelle.
Ainsi dit le poème 62 du Shinjinmei.
Sensei Deshimaru dit :
Regardons en détail les kanji. Shou et Kyo n’ont pas vraiment dans le sens d’école ou de religion, mais Shou est la source originelle et Kyo, l’enseignement. Prenons par exemple Sotoshu. Le vrai sens de Sotoshu, la secte Soto, ne signifie pas « Secte Soto », mais « Source du Soto ».
Toutes les intelligences, tous les hommes vont à la source de l’originel. Nous devons tous rentrer, à un moment donné, dans la source de l’originel. Même les fous.
La source de l’originel, dans le bouddhisme, on appelle cela le nirvana. C’est cette matrice où rien n’existe, mais où rien ne manque. En fait, nous sommes toujours à la recherche inconsciente de retrouver cette matrice, ce confort, cette plénitude. Parfois, le nirvana veut dire la mort, mais ce n’est pas la mort.
Parfois, on se demande ce qu’il y avait avant le Big Bang. Il y avait cette source originelle où tout existait en potentiel. Il n’y avait aucun manque.
Finalement, nous bougeons du matin au soir, nous allons ici, nous allons là, nous faisons ceci, nous faisons cela. Mais il manque toujours quelque chose. Nous cherchons cette matrice, nous cherchons notre nid, nous croyons l’avoir perdu. Dans les livres, on lit qu’il faut retrouver son Soi originel, son Soi universel.
Kodo Sawaki dit que ce n’est pas difficile de trouver le Soi universel. Pas besoin d’utiliser les koans ou de se compliquer la tête. Le Soi universel, c’est simplement quand on oublie l’ego. Au moment où l’on oublie l’ego, on trouve le Soi universel. Tout simplement. Le Soi universel qui est relié à la matrice, où rien ne manque, où rien n’existe, mais où rien ne manque.
Il ne faut pas chercher dans le futur. Il ne faut pas se précipiter vers le futur, il faut retrouver sa racine, sa base, son lieu de naissance, son origine. Ce n’est pas un monde nouveau que nous ne connaissons pas, ce n’est pas un monde inconnu. C’est, au contraire, retrouver un monde que nous connaissons très bien, avec lequel nous sommes totalement intimes.