La main gauche est placée dans la main droite. Les deux majeurs sont superposés et les pouces se joignent au-dessus des deux majeurs. Les pouces sont en contact, mais ne doivent pas être trop serrés ni trop relâchés. Ils ne doivent former ni montagne ni vallées : ils sont bien horizontaux.
La posture des mains est délicate et précise. Pour nous aider à redresser la posture, Maître Deshimaru nous enseignait :
Vous devez faire comme si vous aviez une grosse pierre dans les mains et que vous rameniez cette grosse pierre vers l’espace situé sous le nombril.
Évidemment, toutes les zones importantes de la posture comportent un aspect yang, c’est-à-dire tendu et fort, tiré comme un arc, et un aspect yin, qui est le fait de relâcher la flèche. On ne peut pas toujours être sur la tension. Dans les dojos japonais traditionnels, en tout cas avec Maître Kodo Sawaki et Maître Deshimaru, on apprenait la posture yang. On mettait tous ses efforts pendant une heure de zazen et, à la fin, on découvrait la posture yin, l’aspect yin de relâchement, le bon moment pour relâcher la flèche. Si on se relâche tout de suite sans la bonne posture, ce n’est pas du tout efficace.
Je vous ai parlé de la grosse pierre qu’on ramène contre le ventre. N’oubliez pas cette image.
Les trois points importants pendant zazen sont la posture, la respiration et l’attitude de l’esprit. On me demande souvent : « Pendant l’expiration, est-ce qu’on doit gonfler le ventre ou rentrer le ventre ? » La respiration est naturelle, c’est-à-dire que pendant l’expiration, on rentre le ventre, et pendant l’inspiration, on le gonfle. C’est la respiration naturelle.
Mais pendant zazen, à la fin de l’expiration, on rassemble l’énergie sous le nombril. La masse abdominale se dégonfle, s’aplatit pendant l’expiration, mais la tension se fait dans la région du Kikaï tanden, sous le nombril. Vous devez sentir comme une boule dure. On appelle cette zone l’océan de l’énergie.
Marche méditative kin-hin
On tend le mollet, on tend le genou, on contracte légèrement la fesse qui supporte la jambe avant et on expire lentement en portant le poids du corps sur la jambe avant. À la fin de l’expiration, on laisse l’air nous remplir, la jambe arrière passe à l’avant et on recommence. Pressez le sol avec la racine du gros orteil. Tirez le mollet. Tendez le genou. Contractez la fesse. Tendez la colonne. Poussez le ciel avec la tête. Tout cela en pressant doucement les mains l’une contre l’autre et en gardant les avant-bras horizontaux.