S’ancrer sans rigidité

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Kusens de Maître Kosen
S'ancrer sans rigidité
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Dans le microcosme de zazen, de la posture elle-même, il doit demeurer de la mobilité, en particulier entre dans les articulations, qui ne doivent pas être rigides. Quand on dit : il faut s’ancrer, en réalité, on ne s’ancre pas en traçant une ligne verticale.

On est comme un arbre dont les racines contournent, tournoient autour des obstacles pour lentement s’immiscer dans un ancrage plus fort, dans une stabilité plus grande, dans une force naturelle. Spécialement au niveau du bassin, ce sont des micromouvements qui fonctionnent comme les racines d’un arbre qui cherche son chemin dans la terre. Vous devez toujours garder de la mobilité, une microvie, spécialement au niveau du bassin. Quand on explique la posture, on doit préciser que l’on peut danser de manière invisible à l’extérieur, on répartit le poids du corps sur les deux genoux et sur le périnée qui est en contact avec le zafu. C’est pour ça qu’il est important de trouver son propre zafu, son propre coussin, qui soit adapté à notre posture, à notre morphologie. Pour certains, l’épaisseur du zafu sera moindre. Pour les débutants, c’est bien que le zafu soit un petit peu épais, un petit peu haut, ça aide à ancrer les genoux dans le sol. On joue entre la mobilité du bassin, il faut le laisser marcher tout seul, comme en ostéopathie par exemple. Un bon ostéopathe fait des manipulations qui sont quasiment indiscernables. Pendant zazen, on observe son corps. Ce n’est pas la peine de faire des mouvements volontaires, ce n’est pas une gymnastique, mais il faut suivre, laisser le corps nous guider. Et vous observez les articulations des épaules, des poignets, des doigts, des hanches. Tantôt vous pesez davantage sur les genoux, vous pressez le sol, tantôt vous pesez davantage sur les fesses, tantôt vous détendez la colonne, vous décambrez la colonne, tantôt vous basculez davantage le bassin vers l’avant, vous accentuez la pression avec les genoux, tout ça dans des mouvements microscopiques liés à la respiration. Finalement, on n’est pas différents de la conscience de la nature, on peut accéder à la conscience de la nature. On n’est pas différents de la conscience végétale, pourrait-on, dire.