En même temps, on doit être bien droit et la posture doit être dynamique et énergique, tout en relâchant toutes les tensions. Le corps doit être le plus relâché possible. En particulier pendant le zazen, les jambes et les hanches, c’est-à-dire toute la partie ancrée dans le sol, doivent se relâcher et être complètement abandonnées.
C’est un moment important du zazen, et il est plus facile de relâcher les jambes lorsque vous êtes en position du lotus complet, contrairement à ce que l’on pourrait croire.
Pourquoi cette contradiction ? En réalité, en zazen, on n’utilise pas tellement la force physique, mais plutôt l’énergie vitale, le ki en japonais ou le chi en chinois. La principale source d’énergie vitale, ou la principale fonction qui nous relie à l’énergie vitale, c’est la respiration.
La respiration a un pouvoir extraordinaire. Pour la plupart des gens, la fonction respiratoire est totalement inconsciente, c’est-à-dire que nous ne pensons pas à respirer. Heureusement, nous n’avons pas besoin d’y penser pour rester en vie. C’est une fonction inconsciente, comme un avion en pilote automatique. Lorsque vous êtes en zazen, vous prenez la place du pilote, vous débranchez le pilote automatique et prenez les commandes de votre respiration.
Les premiers conseils du Bouddha concernant la respiration sont de simplement prendre les commandes et suivre le mouvement naturel de votre respiration sans le modifier, mais en l’observant méticuleusement. En observant, vous découvrirez votre manière spécifique de respirer.
En gros, il y a trois niveaux de respiration :
- la respiration abdominale, qui se passe dans toute la région abdominale sous le nombril, en particulier sous et autour du nombril ;
- la respiration du diaphragme, qui englobe toute la région au-dessus du plexus solaire, cœur, système digestif, estomac, diaphragme ;
- la respiration des poumons, surtout la partie supérieure reliée au cœur.
L’énergie vitale captée par la respiration devrait normalement se propager dans ces trois niveaux : abdominal, diaphragmatique et pulmonaire, oxygénant ainsi toutes les cellules.
En observant votre respiration, vous verrez sa spécificité. Si vous respirez seulement avec les poumons, le diaphragme ou l’abdomen, il est important de libérer ces trois niveaux pour dénouer tous les blocages de votre corps. En observant votre respiration, en comprenant son mécanisme et les zones que vous n’utilisez pas, vous pourrez progressivement ajuster votre manière de respirer et apprendre à utiliser pleinement toutes les zones.
L’objectif est de prendre possession de votre souffle, de le maîtriser, de le chevaucher comme un cheval, de le malaxer comme de la pâte, de l’étirer et de le modeler.
Lorsque vous réussissez à calmer votre souffle, aussi bien à l’expiration qu’à l’inspiration, vous pourrez le modeler comme quelque chose de solide. C’est alors que commence la maîtrise du souffle, qui vous donne une énergie très forte, une posture stable et calme complètement votre mental, renforçant ainsi votre esprit. Vous respirez de plus en plus lentement et calmement.