Published: 21/09/2013 | Updated: 17/11/2024
On mobilise, par la posture du zazen, une partie essentielle du cerveau, révélant l’unité profonde entre le corps et la pensée. Contrairement à ce que beaucoup croient, la pensée n’est pas détachée du corps. En réalité, dans notre société, notamment à travers les discours politiques ou médiatiques, la pensée semble souvent déconnectée non seulement du corps, mais aussi de la réalité.
Dans le zazen, on revient à la réalité de la pensée en rétablissant ce lien fondamental. Aujourd’hui, on étudie les expressions non verbales ou gestuelles, par exemple celles des hommes politiques, pour détecter si leurs pensées concordent avec leur nature profonde. Ce simple fait prouve que la pensée s’exprime autant par le corps que par les mots.
- Si quelqu’un serre le poing et menace, aucun mot n’est nécessaire pour comprendre son intention.
- Joindre les mains, comme dans une prière, délivre un message d’harmonie et d’équilibre.
La posture corporelle dans le zazen est donc une forme de pensée. Chaque partie du corps, chaque cellule, participe à cette conscience.
- Les mains : La position des mains est cruciale. Les pouces ne doivent ni monter ni former une vallée, mais rester bien horizontaux, à l’aplomb des majeurs. Les paumes doivent être également horizontales.
- L’assise : La stabilité repose sur trois points : les deux genoux fermement ancrés au sol et le point d’appui du bassin sur le zafu (coussin). En Chine, on appelle ce point le “point huit Yin”, situé entre les organes sexuels et l’anus. Il est connu comme le “point de la vie et de la mort” et joue un rôle essentiel dans la posture.
- La colonne vertébrale : Une position droite et stable, selon les indications enseignées, permet de maintenir une conscience alignée.
Cependant, le véritable zazen commence lorsque l’on peut lâcher. Lâcher signifie abandonner l’ego et se connecter à la totalité, à ce que l’on pourrait appeler le “moi universel”. Cette connexion ne nécessite rien d’autre.
Le zazen offre un espace où l’on se sent libéré, renforcé, apaisé et lumineux. C’est une pratique qui coupe la dépendance au monde extérieur sans rompre la relation. En se détachant des influences extérieures, on entre dans une interdépendance avec l’univers tout entier, où l’on devient le centre, la “moelle”.
Atteindre cette moelle signifie incarner le centre de l’univers. Ce n’est pas en s’adressant aux autres que l’on accède à cet état, mais en se tournant vers son véritable soi. Cette pratique permet de réajuster sa réalité et de retrouver l’équilibre intérieur.