La marche méditative

Kusens de Maître Kosen
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La marche méditative
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Published: 14/09/2013 | Updated: 19/11/2024

Il est tout à fait normal d’avoir les jambes engourdies après la posture de zazen. Il ne faut pas s’inquiéter. Attendez un moment, en respirant tranquillement, pour permettre au sang de circuler à nouveau dans vos jambes. Une fois prêt, vous commencez cette marche très lente appelée kinhin.

Le kinhin peut se traduire par “la trame du métier à tisser”. Cette marche est rythmée par la respiration, avec des pas très petits, d’une longueur équivalente à un demi-pied, pas plus. Les jambes et les pieds ne sont pas trop écartés, légèrement ouverts.

À chaque pas, vous expirez profondément et doucement, presque imperceptiblement. Tout le poids du corps repose alors sur la jambe avant. Une fois l’expiration terminée, vous laissez l’air remplir naturellement vos poumons. Pendant cette inspiration, vous passez la jambe arrière en avant et effectuez un nouveau pas.

L’expiration reste très longue. Lorsqu’elle se termine, vous vous concentrez sur les mouvements suivants :

  • Étirez la colonne vertébrale.
  • Poussez le sol avec l’avant du pied.
  • Poussez le ciel avec la tête.
  • Pressez légèrement les mains l’une contre l’autre.

Ensuite, recommencez le cycle. Pendant cette marche, les avant-bras doivent rester bien horizontaux, les épaules détendues, et les mains adoptent une position spécifique : la main gauche enveloppée par la main droite, les paumes parallèles au sol.

Gardez les yeux mi-clos, avec le regard posé à 45 degrés vers le sol. Bien que la posture soit essentielle et mérite d’être expliquée en détail, veillez à ne pas créer de tension, notamment dans les épaules. Relâchez les muscles des bras et maintenez un contact subtil et doux entre vos mains. Gardez la tête droite, le menton légèrement rentré, et la colonne vertébrale alignée, comme pendant le zazen.

Le kinhin, pratiqué depuis des siècles dans les temples zen et bouddhistes, a eu une influence majeure sur les arts martiaux en Chine et au Japon, ainsi que sur des formes d’art comme la danse butô au Japon. Maurice Béjart lui-même faisait pratiquer cet exercice à ses danseuses et danseurs pendant des années. Ce travail intègre des mouvements précis : pousser le sol avec l’avant du pied, tendre la jambe avant, tirer sur le genou et étirer la colonne vertébrale tout en poussant le ciel avec la tête.

Lorsque la cloche retentit, saluez légèrement en vous inclinant vers l’avant, puis suivez la personne devant vous. Continuez le tour jusqu’à revenir à votre place.