Published: 29/09/2013 | Updated: 17/11/2024
Le sujet s’évanouit en suivant l’objet,
L’objet sombre en suivant le sujet.
Cette phrase du Shin Jin Mei est essentielle pour comprendre la conscience dans le zazen. Elle nous invite à explorer la concentration et l’état d’esprit propre à cette pratique.
Dans le zazen, qu’est-ce que le sujet et qu’est-ce que l’objet ? Le zazen consiste à revenir au sujet, à soi-même, à la racine de notre conscience. Pour cela, il est nécessaire de ne pas se concentrer sur un objet. Si l’on se focalise sur un objet, le sujet disparaît.
- Les objets extérieurs : Il peut s’agir de bruits, comme celui d’une voiture qui démarre ou se gare. Si l’on prête attention à ces sons, le sujet s’oublie et se projette dans l’objet. C’est pourquoi un silence relatif est recommandé pendant le zazen.
- Le corps comme objet : Pendant le zazen, on ressent son propre corps. Cependant, si l’on se concentre sur les sensations corporelles ou si l’on bouge, le sujet disparaît à nouveau. La posture immobile est donc cruciale. En évitant tout mouvement, la conscience du corps s’efface peu à peu.
Cette dynamique entre sujet et objet est fondamentale, car elle révèle que la conscience est totalement libre. Notre réalité est ce sur quoi nous portons notre attention. Si nous nous focalisons sur une douleur corporelle, cette douleur devient notre réalité. En revanche, en cessant de considérer le corps, celui-ci disparaît de notre conscience, libérant cette dernière pour se poser ailleurs, même à l’extérieur de soi.
C’est cela l’éveil du zen : réaliser que le “Je”, le sujet, dépasse les limites personnelles. Le zazen est sans objet ; il ne s’agit pas de fuir l’objet ou de nier le sujet, mais de maintenir une liberté totale en ne les attachant pas l’un à l’autre. Dès que le sujet s’attache à un objet, il devient cet objet, car les deux ne font qu’un.
L’objectif du zazen est de ne pas s’emprisonner dans cette relation, mais de laisser l’objet s’évanouir sans cesse, tout en préservant la liberté de la conscience.