
Découvrez la posture zazen et son pouvoir d’ancrage, de concentration et d’éveil, selon les enseignements de Maître Dôgen.
Quand on apprend la posture zazen dans un dojo, il y a beaucoup de détails, beaucoup de techniques. Il faut non seulement mémoriser, mais essayer de mettre en pratique. Mais il ne faut pas se tromper. Le zazen, ce n’est pas seulement une gymnastique, c’est un secret qui est marqué à l’intérieur de chaque corps humain.
Voici un poème du Sansho dōei :
La couleur de la montagne, la musique de la vallée, le son de la vallée. Tout cela est notre Bouddha Shakyamuni. Sa voix et sa sainte posture.
Maître Dôgen respectait beaucoup les soutras, car les soutras représentent l’enseignement. On peut parler, on peut s’adresser à différentes parties du corps, différentes parties de l’esprit. On apprend par l’intellect, on apprend par l’intuition, on apprend par le cerveau, par le cortex, on apprend par le cerveau profond. Les soutras sont un seul esprit. Tout l’ordre cosmique est contenu dans les soutras.
Quand on parle de l’esprit, il ne s’agit pas d’un esprit spécial. Pourquoi n’est-ce pas un esprit spécial ? Parce que le véritable esprit est un à l’infini. Unité à l’infini.
Dans notre société moderne, nous sommes influencés par tellement de choses. On ne sait plus ce qui est bon, ce qui est mauvais, ce qui détruit, ce qui construit. On est complètement paumés. Je crois que l’humanité est complètement paumée, maintenant. On ne sait plus ce qu’il faut apprendre aux gosses.
Alors, comment faire pour suivre le véritable esprit ? Les regards se tournent plutôt vers le bas que vers le haut des cimes.
Cependant, grâce à cette posture, à cette pratique que l’on est tous en train de pratiquer maintenant, aussi difficile qu’elle soit pour chacun, grâce à cette posture, à cette pratique, nos sens s’éveillent à la concentration et à la contemplation.
Contempler avec les yeux, écouter le son de la vallée avec les oreilles. Ainsi va le sens de ce poème. La couleur de la montagne, le son de la vallée. Tout cela est notre Bouddha Shakyamuni, sa voie et sa simple posture zazen.
Basculer le bassin vers l’avant et rentrer le menton, c’est le secret de la posture. Voilà. Il ne faut pas avoir peur de basculer le bassin. Ensuite, vous lâchez. Quand vous lâchez les tensions, le bassin va se replacer tout naturellement. Et vous, vous avez la sensation d’être une grande montagne bien ancrée, calme et connectée.