Published: 01/06/2013 | Updated: 17/11/2024
Chaque instant, le corps entier s’adapte, s’intègre et se préserve au sein de la réalité matérielle de cette planète. Que ce soit par les pores de la peau, les clignements des paupières ou les mouvements des bras et des mains, nous interagissons constamment avec le monde. Ces ajustements corporels traduisent un comportement non verbal, connu en anglais sous le terme de behaviorism, ou béhaviorisme, qui désigne l’étude des comportements humains au-delà de la parole ou de l’écriture.
La méditation, loin de se limiter à une activité cérébrale ou spirituelle, repose sur cet aspect comportemental. C’est pourquoi, dans le véritable zen, les maîtres authentiques insistent sur l’importance de la posture. Cette pratique ancestrale, remontant à bien avant Shakyamuni Bouddha, est attestée par des gravures et statues issues de cultures diverses à travers le monde. Ainsi, la posture de méditation constitue un véritable patrimoine de l’humanité.
Selon l’enseignement de Maître Deshimaru, voici les éléments essentiels pour adopter une posture correcte :
- Le coussin (zafu) : Chaque pratiquant doit choisir un coussin adapté à sa morphologie. Les débutants préfèreront un coussin plus épais et plus haut. Avec le temps et une plus grande souplesse, un coussin plus bas devient suffisant.
- L’assise : On s’assied sur les ischions (os sous les fesses), en basculant légèrement le bassin vers l’avant de manière naturelle, sans forcer. Cette bascule permet de créer une assise stable, formant un trépied avec les deux genoux plantés fermement dans le sol.
- La colonne vertébrale et la tête : La colonne doit être bien droite et étirée vers le haut. La nuque est également allongée, et la tête reste droite, ni inclinée ni penchée.
- Le regard : Les yeux sont entrouverts, fixant naturellement un point à 45 degrés vers le sol. On ne regarde rien en particulier, mais on reste réceptif. Ce regard n’est pas actif, mais détendu.
- Les sens : Les cinq sens sont au repos. Bien que des sensations ou des sons puissent survenir, ils ne nécessitent pas d’attention active.
- La bouche et la respiration : La bouche est fermée, les dents sont en contact, et la langue repose contre le palais, derrière les dents. La respiration, naturelle et tranquille, se fait par le nez. Le nez et le nombril doivent être alignés verticalement, les oreilles et les épaules sur un même plan.
- Les épaules et les omoplates : Les épaules sont relâchées, tombant naturellement vers le bas, tandis que les omoplates s’abaissent légèrement vers l’arrière.
- Les mains : La main gauche repose dans la main droite, les pouces se touchant légèrement pour former un ovale. Les mains sont posées contre l’abdomen, sur les pieds ou les cuisses, sans effort.
Cette posture idéale n’est pas qu’une technique mécanique. Elle est un état d’équilibre où le corps entier est engagé : les genoux poussent la terre, la tête s’élève vers le ciel, et l’abandon de l’effort permet d’entrer dans une méditation véritable. Ainsi, cette posture devient une expression vivante du lien entre l’homme et l’univers.