Mon premier zazen

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Kusens de Maître Kosen
Mon premier zazen
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Je raconte souvent l’histoire de mon premier zazen, vraiment quand j’ai pratiqué la première fois zazen. Au début de la journée, je n’avais aucune idée de l’existence de cette chose-là. À la fin de la journée, j’étais complètement bouleversé par la posture.

Je n’avais plus qu’une idée en tête : retourner au dojo, refaire zazen. Je ne savais pas pourquoi, je n’avais rien lu de précis sur le zazen, j’avais juste expérimenté. J’ai tout de suite ressenti dans mon corps que la posture, c’était le plus important. Là, ça changeait tout. Il y a un autre épisode qui était marquant dans ma vie zen : la première sesshin que j’ai faite avec Maître Deshimaru. Ça me paraissait assez difficile, ça faisait très mal. À la fin de la sesshin ils ont annoncé qu’il y allait avoir des ordinations. Ça, c’est pareil : je ne savais absolument pas ce que c’était, les ordinations. J’avais peu lu sur le bouddhisme, mais tout d’un coup, j’ai réalisé directement qu’il fallait absolument que je reçoive l’ordination. Je ne sais pas pour quelle raison. Je me disais : « si jamais je meurs sans avoir reçu l’ordination, c’est très grave ». Ça fait partie du chapitre que je prépare pour le camp d’été. Ça s’appelle la foi racine, la croyance racine. Ça ne vient pas des autres, ni des bouquins, ni de l’intelligence. Et il explique que ceux qui sont débutants, qui ont la foi dans le zazen, ça prouve qu’ils sont déjà des bouddhas réalisés. Ils savent déjà. Ils connaissent déjà le zazen, ils connaissent déjà l’ordination, ils connaissent déjà le kesa. C’est bien d’étudier quelquefois les soutras, parce qu’on apprend, on éclaircit des choses dans sa propre vie. On parle souvent de la posture, qui est très précise. Et pourtant la posture très précise, ce n’est pas suffisant. Sensei disait : « le zazen sans kesa, c’est juste une gymnastique ». Il est vrai que ça se passe différemment pour chacun. On doit suivre cette foi racine, on ne doit pas suivre son intelligence ou son mental.