En stop avec Deshimaru

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Kusens de Maître Kosen
En stop avec Deshimaru
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Published: 01/12/2023 | Updated: 14/06/2024

J’ai pratiqué tous les camps d’été avec Maître Deshimaru. En 1971, nous n’avions pas de dojo et on suivait Sensei en stop dans ses voyages. Il faisait des voyages avec des conférences et des petites sesshins d’une journée à travers la France. On était toute une bande d’amis. Et on le suivait en stop.

Après on est arrivé au Brusc. C’était un camp macrobiotique de Georges Oshawa et on a fait une vraie sesshin. Il y avait beaucoup de hippies à l’époque, des cheveux longs. On vivait en vendant des breloques, des petits Bouddhas, de l’encens.

Alors, avant d’entrer dans le camp du Brusc, Sensei me demande à moi personnellement : « vous avez de l’argent ? ». Et comme à l’époque je planais bien, je dis : « ouah, vous en faites pas, y’en a partout, de l’argent ! » Et puis, sans plus me poser de problème, on a fait la sesshin. C’était bien.

Sensei nous a expliqué pour la première fois à propos du zagu. Il disait : « les moines, c’est comme les hippies, sauf qu’ils sont délicats. Il posent délicatement leur zagu par terre avant de s’asseoir. Ils ne font pas traîner leur kesa dans la poussière. »

Pour nous, c’était des images très simples, mais très très marquantes en fait. Même la liberté nécessite une certaine discipline.

Après, on est allé au lac d’Annecy. On a fait notre zazen autour du lac d’Annecy avec Sensei. Il y en avait beaucoup qui dormaient sous des tentes dehors.

lac annecy

Enfin, le premier vrai camp d’été qu’on a fait, c’était à Lodève, tout près d’ici. C’était grand, il y avait de belles cuisines, il y avait une piscine, il y avait tout pour faire un vrai camp d’été.

C’est resté dans les annales des camps d’été. Si bien qu’en fait, depuis mes 19 ans, je n’ai jamais passé le mois d’août en vacances, dans des campings, des hôtels ou à la plage.

En même temps, dans le camp d’été, on est un peu accompagné, porté par le groupe. On se disait avec une amie que quand même, les pratiquants du zen en général, c’est des gens bien, ils sont honnêtes.

L’honnêteté, c’est une denrée qui se fait rare. On n’est jamais assez honnête, on n’est jamais trop honnête. Ce sont des gens pour qui, à la fin de leur vie, on s’aperçoit qu’ils ont beaucoup de qualités humaines. La simple pratique du zazen développe tout ça. Le bon karma.