Abandonner l’ego

Kusens de Maître Kosen
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Abandonner l'ego
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Published: 06/10/2012 | Updated: 11/11/2024

Si vous pouvez, changez de jambe à chaque zazen. Faites le premier avec, par exemple, la jambe droite au-dessus et le second avec la jambe gauche au-dessus, pour assouplir les deux côtés, car on a toujours un côté plus souple que l’autre. Si vous êtes vraiment débutant, commencez par le côté le plus facile. Mais petit à petit, vous verrez que l’équilibre entre la gauche et la droite est important, très important. Vous allez devenir beaucoup plus intime avec votre corps et avec des parties de vous-même que vous ne connaissiez pas.

Quel que soit ce que vous pratiquiez, même si vous faites de la course à pied, du fitness, ou si vous étudiez les sciences, tout cela se fera de manière plus profonde et plus efficace. Fondamentalement, la posture de zazen transmise par le Bouddha permet d’abandonner l’ego, bien que nous ne sachions pas toujours ce qu’est l’ego. Mon maître disait que c’est comme faire l’expérience de rentrer dans son cercueil. Cela peut sembler morbide, mais cette option de lâcher prise est précieuse. Cela signifie faire confiance et tout lâcher : lâcher son corps, ses douleurs, tout abandonner.

Cette posture tonique est unique : elle nous garde éveillés, contrairement au sommeil où nous abandonnons tout. “C’est une posture d’éveil”. Entre l’éveil et le sommeil, il y a un lien, car quand on s’endort, on s’éveille au monde des rêves, à un autre monde. Dans zazen, bien que l’on reste éveillé, une part de l’ego s’endort. Quand l’ego est abandonné, on accède à une dimension plus vaste de nous-mêmes, universelle. C’est comme une mise à jour de notre conscience, un recentrage avec l’ordre cosmique.

Le zen ne cherche pas de vérité à défendre ; il n’y a rien à prouver, ni à imposer. Il s’agit seulement de se replacer en harmonie avec l’univers, avec ce qu’on pourrait appeler, si on le souhaite, Dieu. Cela se produit automatiquement dès que l’ego est lâché. “Cette mise à jour cosmique nous laisse dans un état de bien-être simple, sans histoires ni complications.”

Vous avez eu un aperçu du folklore zen : la posture, le kinhin, l’enseignement oral du maître, le kyosaku (le coup de bâton). Le kyosaku est un bâton plat utilisé pour frapper des points d’acupuncture sur le trapèze, ce qui fait circuler l’énergie, comme un massage.

Pour ce qui est de la cérémonie, nous pratiquons peu de rituels, mais nous chantons un sûtra, le Hannya Shingyo, l’essence de la concentration. Ce sûtra est un concentré des 800 volumes de la Prajnaparamita, le Sûtra de la Grande Sagesse, qui contient l’enseignement du Bouddha aux disciples et bodhisattvas. “Le Hannya Shingyo n’est qu’une page, mais il est commun à tout le bouddhisme, qu’il soit mahayana, hinayana, tibétain, theravada, vietnamien, thaïlandais, indien, chinois ou japonais.”