Zen et yoga

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Kusens de Maître Kosen
Zen et yoga
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Published: 15/10/2016 | Updated: 19/05/2024

Il disait que le zen, la pratique de zazen, et la pratique du yoga étaient deux choses différentes. Mon maître Deshimaru nous envoyait des phrases clés que je n’ai jamais oubliées. Il disait : « Le zazen, c’est l’essence du yoga ».

Effectivement, la posture de zazen, c’est une posture de yoga qui existait avant Shakyamuni Bouddha. Mon maître insistait beaucoup sur l’expiration. Je pensais que la respiration du zen était différente de celle du yoga pranayama.

Maître Deshimaru pensait que les Occidentaux avaient besoin de se vider par une longue expiration, avant de laisser pénétrer un air frais, une conscience fraîche dans leurs poumons et dans leur corps. Mais en fait, la respiration du zazen est le pranayama, c’est le pranayama libre. Shakyamuni Bouddha a écrit un soutra qui s’appelle Anapanasati, où il explique des choses très importantes.

D’abord, qu’il faut laisser la respiration exister par elle-même. Il y a deux façons de respirer : la respiration sans conscience, qui est la respiration ordinaire. La majorité des gens ne savent pas qu’ils respirent, ni comment ils respirent. Ils respirent, c’est tout. Dès le moment où l’on commence à s’asseoir et à placer son attention sur la respiration, grâce à la contradiction de nos deux hémisphères cérébraux, on n’est pas naturel, on n’a pas l’habitude d’observer sa respiration. Donc, on n’arrive pas à retrouver la respiration libre et naturelle dès qu’on y porte son attention.

zen yoga

Anapanasati consiste à porter son attention sur le souffle tout en retrouvant le souffle naturel et primordial cosmique. Un souffle qui est libre, mais un souffle qui est le nôtre. Un souffle qui suit un rythme universel, cosmique, comme les vagues à la surface de la mer.

Dans le pranayama, on apprend la même chose que dans zazen : à expirer profondément, à vider complètement ses poumons, ensuite, à inspirer profondément le plus d’air possible, ouvrir au maximum la cage thoracique et ensuite de faire une rétention de la respiration en apnée, puis de vider à nouveau ses poumons.

Le Bouddha conseille seulement de porter son attention au moment où l’inspiration se termine et où l’expiration n’a pas encore commencé. Puis au moment où l’expiration se termine et où l’inspiration n’a pas encore commencé. Ces deux passages sont la porte de la respiration Anapanasati. Vous y portez juste votre attention.