– Y a-t-il évolution dans le zen ?
– Le zen, c’est mourir de son vivant. C’est cela, le nirvana vivant : une transformation profonde où mourir de son vivant devient la plus grande forme de vie.
C’est pour cela que parfois, je m’agace face aux esprits étroits, aux « petits bonhommes » qui veulent réduire le zen à un outil pratique : « Alors, le zen, ça va me servir à quoi ? » Mais le zen ne sert à rien. Ce n’est pas une solution à tes petits maux ou une réponse à tes attentes.
« Ah, mais moi, j’ai mal en zazen. Tu comprends, il y a les réalités de la vie, et le zazen, d’accord, mais bon… il faut bien faire avec la réalité, non ? » Voilà le genre de discours qu’on entend. Mais ce que ces personnes ne saisissent pas, c’est que le zazen dépasse infiniment ces considérations. C’est une dimension tellement vaste qu’elle échappe à tout ce qui peut être contenu dans une seule vie. On ne peut pas la posséder, et peut-être même qu’on ne peut jamais vraiment l’atteindre pleinement.
Quant à l’évolution, je ne sais pas si elle existe dans un sens linéaire. J’ai parfois l’impression d’évoluer, mais peut-être que ce n’est qu’une illusion. Et pourtant, cela me plaît. Cela me donne espoir, car je crois que tout est toujours possible.
Il y a cette phrase magnifique : « Quand tu pourras douter, croire, douter encore, vouloir, douter toujours, pouvoir malgré tout… alors tu seras sauvé. »