Published: 30/11/2015 | Updated: 07/11/2024
On ne réside pas sur une pensée ou sur la non-pensée. Mais on est présent, avec tout son corps, devenant véritablement un trait d’union entre le ciel et la terre. Lorsqu’on fait zazen correctement, on atteint une unité totale avec l’énergie cosmique.
Mon maître, Sensei, parlait souvent de la Vérité cosmique, de l’Énergie cosmique, du système cosmique. La relation avec ce système cosmique se fait à travers le corps. En pressant la terre, en prenant appui sur elle, on ne s’affale pas sur son coussin, mais on s’étire vers le ciel et pousse le ciel avec le sommet du crâne.
Le deuxième moyen d’union, ce sont les yeux. Il existe deux attitudes du regard. Dans la vie quotidienne, on adopte un regard objectif en fixant un objet : Regarde ça !, Regarde la tache sur le mur, Regarde le plancher. Ce regard objectif nous ancre dans la vie ordinaire. Fermer les yeux, en revanche, est un regard subjectif qui nous coupe de l’extérieur, ce qui n’est pas souhaitable non plus. En zazen, le regard n’est ni objectif ni subjectif ; il est unité. Le regard est donc très important.
Le troisième aspect, c’est la respiration. En inspirant et en expirant, on est constamment dans un échange avec le souffle de vie. Il s’agit de calmer son souffle individuel et de le mélanger au souffle cosmique. Même en zazen, où l’on ne bouge pas, il est difficile de parvenir à ce calme.
Ce cheminement constitue tout un univers, tout un programme, mais ces trois aspects sont fondamentaux pour atteindre l’unité. Quand on est un avec toute chose, on pratique véritablement le zazen correct.