Published: 26/01/2016 | Updated: 20/06/2024
Ce que je voulais dire pendant ce kusen, c’est que d’abord, j’éprouve une immense joie, vraiment une joie profonde, chaque fois que je m’assois en zazen, que je commence à entrer dans le zazen. C’est un bonheur pour moi. Je crois que c’est le plus grand bonheur de ma vie.
Je ne suis pas le premier à l’avoir ressenti ni exprimé, car Maître Kodo Sawaki disait que s’asseoir avec le crâne rasé et le grand kesa en zazen, c’était pour lui l’ultime d’une vie !
Alors je réfléchissais aux proportions humaines, selon le nombre d’or. Par exemple, si on mesure les phalanges et toutes les proportions de l’homme, et les anciens peintres l’étudiaient, ça fait partie des anciens enseignements, tout est basé sur la courbe de Fibonacci, le nombre d’or. Par exemple, on voit des spirales chez les escargots et dans les galaxies. Toutes ces spirales et cette perfection cosmique sont basées sur le nombre d’or, la position d’équilibre, la paix et l’amour, l’accomplissement. Pour moi, c’est ce que signifie le zazen. En fait, on apprend. Si on nous demande d’exprimer la perfection du calme, de l’équilibre des énergies et de l’harmonisation avec le cosmos avec seulement l’esprit, c’est impossible sans corps.
Les maîtres le disent tous : c’est impossible à exprimer, mais c’est une expérience, le zazen. C’est le fait d’apprendre avec son corps, de répéter avec son souffle, d’intégrer cette posture au-delà du corps. On est obligé d’avoir un corps pour que ça rentre. Le fait d’en faire l’expérience avec le corps, ça le fait exister dans notre esprit.
Voilà, c’est ça que je voulais essayer d’expliquer : ce profond bonheur de m’asseoir en zazen dans cette vie. Notre corps n’est pas parfait. C’est vrai, on a tous des tensions, des choses qui ne fonctionnent pas, mais il est quand même fait à partir des données fondamentales du cosmos. Cela signifie qu’avec ce corps, nous avons tout pour exprimer la perfection du Bouddha.
(Suite : Yoga et zazen)