– Qu’est-ce que l’étude du Dharma dans le zen ?
– En fait, le Dharma, ça a deux significations. Le Dharma c’est tous les phénomènes, c’est-à-dire tout ce que vous pouvez voir, sentir, écouter, penser.
Tout ça, ça s’appelle des dharma, les phénomènes. Alors ce ne sont pas que des objets, ça peut être des pensées, ça peut être un coup de vent, ça peut être un rayon de soleil. Et le Dharma, ce qu’on a coutume d’appeler le Dharma, c’est l’enseignement du Bouddha. Et donc l’enseignement du Bouddha, c’est avant tout en fait le zazen, c’est avant tout apprendre à devenir, à faire l’expérience du Bouddha.
Je suis en train d’étudier la Prajnaparamita et elle parle des six vertus qui sont le don, la patience, l’énergie, le don, la patience… Il m’en faut au moins trois. Enfin voilà. Arrivés au quatrième, ils disent que les trois premiers ne nécessitent pas d’énergie. Mais le quatrième enseignement, c’est l’énergie dont on a besoin pour faire zazen. Et ils disent qu’il y a des gens qui naturellement sont généreux, ont de la sagesse, ont toutes ces qualités, mais il y en a qui ne les ont pas. Et ces gens-là peuvent faire zazen, ils peuvent prendre la voie du zazen, le dharma du zazen, parce que c’est un dharma qui n’a pas peur de la vie ordinaire, de la souillure ordinaire, de la vie sociale, et donc ils peuvent prendre cette voie-là, où ils peuvent équilibrer le bien et le mal par leur corps, à travers leur corps, sans faire d’effort.
Dans toutes les religions, il y a des préceptes : il ne faut pas faire ceci, il ne faut pas faire cela. Donc ça, c’est un chemin. Mais dès qu’on prend le chemin du zazen, on va au-delà de cette dimension-là.
Donc, les dharmas, il y en a plein, ce sont les enseignements, mais le principal, c’est d’enseigner le zazen : enseigner, apprendre la posture, enseigner à respirer, enseigner la conscience pendant zazen, comment penser, qu’est-ce que la conscience, etc. C’est apprendre tout ça, découvrir tout ça. Et à partir de là, on peut maîtriser sa vie différemment, par la racine.
Et même si au départ on est, par exemple, un mauvais garçon, quelqu’un qui a été mal éduqué, un orphelin, ou qu’on a de gros problèmes, ils disent dans la Prajnaparamita : choisissez la voie du zazen, vous pourrez trancher à travers.