Précisions sur les postures de zazen et kin-hin

80
Kusens de Maître Kosen
Précisions sur les postures de zazen et kin-hin
Loading
/

D’abord, on est surpris par le nom : zazen. Drôle de nom. Précisément, zazen, ça veut dire ça : s’asseoir. Le zen, c’est universel. C’est la condition universelle de toute chose. Des arbres, des êtres humains, de la nature, des rivières, du soleil. Alors zazen, c’est un peu difficile à concevoir. Donc on répond : « zazen, c’est se concentrer sur la posture ». Quelle posture ? Comment faire pour se concentrer sur la posture ?

Maître Deshimaru disait :

« Zazen, c’est la posture originelle de l’homme ».

Donc pour commencer à se concentrer sur la posture, on doit se remémorer tous les points importants. Les points importants, ce sont les points clés de notre corps. C’est pour ouvrir des portes. Aussi bien pour rentrer que pour sortir, mais il faut que ça soit ouvert, disponible. D’abord, on s’assoit, les jambes croisées, de manière à positionner le bassin, dans un état d’équilibre et de non-effort.

Donc, basculer le bassin vers l’avant, c’est la première règle importante. Ça provoque une cambrure au niveau de la cinquième vertèbre lombaire, ça ouvre toute cette zone, ça crée un trépied entre les deux genoux et le bassin. Un trépied où on est censé rester en équilibre et en force. Ce n’est pas une force musculaire, c’est la force énergétique. Parce que l’on n’utilise pas l’énergie, on doit abandonner le corps dans la juste posture.

Quand vous basculez le bassin vers l’avant, vous êtes assis sur le haut des cuisses, sur les ischions. Vous n’êtes pas assis comme dans un fauteuil. Maître Kodo Sawaki disait :

« On doit avoir l’impression que l’anus regarde la lune ».

C’est pour donner un exemple de son exagération.

Quant à la cambrure du bassin, il voulait vraiment que l’on comprenne que c’est important, même si c’est exagérément, quand on est débutant. J’ai dit qu’avant je parlais d’un trépied. Donc il y a le bassin, il y a les deux genoux, les deux genoux en terre. Les genoux sont plantés dans la terre. Dans le bassin basculé, les deux genoux sont plantés dans le sol. À partir de ce trépied, on peut régler, tenir en équilibre. C’est ça qui est important.

tripode

Quand vous êtes en équilibre, vous ne faites pas d’effort. Ne perdez pas d’énergie. Au contraire, vous emmagasinez, vous rassemblez votre énergie. Donc à partir de là, vous étirez, vous tendez la colonne vertébrale. Dans la colonne vertébrale, il y a deux points qui sont importants. La cinquième vertèbre lombaire qui est la première vertèbre mobile, qui se trouve au-dessus du sacrum. On va y faire tenir en équilibre tout le corps, comme lorsqu’on joue à faire tenir en équilibre un bout de bois au bout de son index.

Quand il y a équilibre, on n’utilise pas sa force, donc on accumule de l’énergie et de la concentration. Ensuite, un point important, c’est le relais entre la tête et le corps. La tête, c’est fait pour penser. Le corps, c’est fait pour agir. Bien sûr, il y a une interaction entre les deux. Et la tête peut également agir. Le corps peut également penser. C’est ce qu’on propose d’ailleurs dans le zazen de penser avec le corps.

Donc le prochain point important, c’est la petite bosse du bison juste derrière la nuque en bas de la nuque. Je me souviens plus du numéro de la vertèbre. La première vertèbre. Donc c’est la quatrième. Et ensuite toute la nuque doit s’étirer vers le haut. On pousse la terre avec les genoux. On pousse le ciel avec la tête, avec le sommet du crâne. La nuque s’étire, les vertèbres s’étirent. On sent une grande énergie et le cerveau n’est pas compliqué. Il se calme. Il devient conscient. On continue avec les points importants de la posture. Menton rentré. Le menton est rare, comme si on voulait le rentrer à l’intérieur de la face. Nuque tendue, menton entre et s’avançant.

Alors on inspecte son corps, les points importants de son corps et on règle. C’est ça la méditation zen. On respire par le nez. La bouche est fermée, les dents en contact, mais les mâchoires ne sont pas crispées. Juste les dents en contact. Quant aux yeux, ils restent ouverts. Entrouverts. On pose le regard à un mètre devant soi, en zazen. Le regard est posé, mais on ne regarde pas quelque chose fixement. Pas la peine de regarder par exemple, les petits points sur le mur. Ou les calligraphies. On ne regarde pas, mais on peut percevoir. On peut percevoir clairement les choses. Pas la peine de loucher ou de troubler sa vue. Il faut laisser les yeux comme. Dans le même état d’esprit que le reste, c’est à dire relâché, disponible.

La position des mains. La main gauche est placée dans la main droite. La forme des doigts forme un ovale. Les pouces se joignent horizontalement. Ne formant ni montagnes ni vallées. Ne doivent pas former une bosse ou un creux. Elles sont horizontales. Les pouces sont horizontaux. L’intention des pousses ne doit être ni trop forte ni trop faible. Si, si la tension des pouces est trop faible, on a tendance à s’endormir. Si la tension est trop forte, on a tendance à s’énerver. Le tranchant arrière des mains est positionné contre le contre l’abdomen. Vous êtes vraiment en contact avec l’abdomen.

Une fois dans cette posture. On vérifie que les épaules sont bien détendues. On écarte légèrement les coudes. Une fois que cette posture s’est stabilisée. On commence à respirer naturellement. On le fait en fait. Le corps est disponible, on commence à respirer. Dans le zen, on commence par l’expiration, on commence par donner. Ensuite, on reçoit l’inspiration. Une longue expiration, presque imperceptible. En laissant descendre l’abdomen. En brassant légèrement les intestins vers le bas.

À la fin de l’expiration, vous laissez l’air vous remplir. L’inspiration va être plus courte que l’expiration et on repart. Longue. Longue. Longue expiration. Une rapide inspiration. On peut s’écrire une liste. Moi je préconise la liste. Elle existe dans la plupart des livres et dans les coussins. Vous pouvez la copier quand vous faites zazen, vous remémorer chaque point. J’ai dû en oublier. Vous remémorer chaque point de la posture. Pendant un an, cinq ans, dix ans. 50 ans. C’est la méditation zen. Kyosaku. Par tendre la jambe avant, tendait la jambe en avant jusqu’en. Jusqu’à ce que le sang. Circulent à nouveau normalement.

Pendant la marche du Kinhin, c’est la même règle de respiration que je vous ai expliquée tout à l’heure. Longue expiration. Une rapide inspiration. Pendant la rapide inspiration, on passe la jambe avant. La jambe arrière en avant. Pendant la longue expiration, on porte petit à petit le poids du corps sur la jambe avant en tendant le genou. En contractant légèrement la face. En expirant et en pressant doucement les mains l’une contre l’autre. Fin de l’expiration. Un nouveau pas.

Pour ce qui est du regard, c’est la même chose aussi que le zazen. Le regard est posé à 45 degrés vers le sol. Les yeux restent ouverts. Les paumes des mains parallèles au sol. Le pouce gauche enserré dans le poing gauche. Les avant-bras horizontaux. Les épaules relâchées. Quand vous arrivez à l’angle du dojo. Vous tournez exactement à angle droit.