Je vais te reposer la question que j’ai posée en ligne. J’ai toujours eu l’impression qu’il y avait une grosse différence entre la première partie du zazen et la seconde. Cela me tarabuste. Il y a une chose, c’est qu’il faut changer de jambe.
Les deux parties sont différentes parce qu’on vit le zazen différemment selon qu’on a la jambe droite ou la jambe gauche en haut. Je me souviens de mes débuts, je pratiquais avec la jambe droite, et quand j’essayais de mettre la jambe gauche, le genou était très éloigné du sol. Petit à petit, je me suis entraîné jusqu’à pouvoir faire une moitié d’un côté, une moitié de l’autre. J’ai commencé à sentir l’équilibre.
Si on fait trop de zazen d’un seul côté, cela crée un déséquilibre dans le corps. Les épaules s’ajustent différemment. Quand on pratique les deux, les deux demi-heures sont différentes. Il y a aussi souvent un enseignement durant le deuxième zazen. En général, on ne fait pas un grand enseignement durant le premier zazen pour laisser les gens se pénétrer le zazen et se calmer, ce qui est mieux en deuxième partie. Voilà, tout cela contribue à la différence entre les deux mi-temps.
– Pourquoi y a-t-il deux parties ?
Il peut y en avoir trois, parfois quatre.
– Cela correspond à quelque chose, non ?
Non, en fait, cela dépend des débutants. Quand il y a zazen avec des pratiquants expérimentés, on peut faire une séance plus longue. Quand il y a des débutants, on adapte pour éviter qu’ils souffrent trop rapidement. On coupe avec le kinhin pour que le sang puisse circuler dans les jambes. Le kinhin est précieux à connaître et à utiliser dans la vie quotidienne. Souvent, quand je me promène, je fais discrètement du kinhin et cela me renouvelle complètement. Les pauses permettent de récupérer et bouger. Parfois, dans le contraste entre le mouvement et l’immobilité vient l’éveil.