Published: 27/05/2012 | Updated: 17/11/2024
“Le changement du ku ordinaire dépend de la naissance des illusions.” Cette phrase du Shin Jin Mei peut paraître obscure, mais elle contient une grande profondeur.
- En japonais, “ku” signifie le “vide”. Ici, on parle de la “notion commune du vide”, ou du “vide ordinaire”.
Depuis plusieurs années, j’ai découvert un scientifique intéressant, Nassim Haramein, qui explore également cette notion de vide ordinaire, mais avec une approche moderne et scientifique. Haramein expliquait que notre perception du vide, comme enseignée dans les écoles, est erronée. Voici son raisonnement :
- En géométrie, le point est défini comme n’ayant pas d’épaisseur. Mais, en réalité, “le point n’existe pas”.
- Une ligne est une suite de points, mais elle n’a pas non plus d’épaisseur. “La ligne n’existe pas.”
- Une surface (comme un carré) est composée de lignes, mais elle est en deux dimensions. Haramein conclut : “La surface n’appartient pas à notre réalité tridimensionnelle.”
- Enfin, un volume (comme un cube) est une combinaison de surfaces. Contrairement aux autres notions, “le volume existe”, car il est tridimensionnel, visible, et tangible.
Cependant, il soulève une question fondamentale : “Si le point, la ligne et la surface n’existent pas, comment peut-on construire un volume à partir de ce qui n’existe pas ?”
C’est là que Haramein introduit sa vision du vide :
- Selon lui, la vision commune du vide est erronée. Nous pensons que le vide est ce qu’il y a entre les objets, une absence de matière. Cette vision matérialiste est, selon lui, illusoire et inadéquate.
- Haramein affirme que la véritable essence de la réalité réside dans le “point”. Ce point est à la fois vide et infiniment dense. “La masse d’un seul point contient toute la masse de l’univers entier.”
- En d’autres termes, le vide est la base fondamentale à partir de laquelle tout existe. Il ne s’agit pas d’une absence, mais d’un potentiel infini.
Cette perspective moderne résonne avec la profondeur du Shin Jin Mei. Les maîtres zen, il y a 1500 ans, décrivaient la même vérité en pratiquant le zazen. Mon maître disait souvent : “Le zen n’a pas besoin de mots pour exister. La vérité n’a pas besoin de mots pour être perçue.”
À travers la pratique correcte du zazen, on touche directement à la nature des choses, à la réalité ultime, au-delà des illusions. Les maîtres zen l’ont exprimée par des poèmes, des mathématiques, ou même la géométrie. Lorsqu’une intuition profonde obtenue par zazen trouve un écho dans les recherches scientifiques ou dans un texte sacré, cela confirme une vérité intemporelle et universelle.