Pendant le zazen, il ne faut jamais oublier la respiration. Même si on maintient une bonne posture, c’est à travers la respiration qu’on va véritablement échanger.
Si vous oubliez de respirer, la respiration est changée par la pensée. Si vous oubliez de respirer, vous vous mettez à penser.
Alors que si vous posez votre attention sur la respiration, vous ne pensez pas, mais vous ressentez. Tout spécialement, vous ressentez l’échange d’énergie entre le ciel et la terre, la terre vers le bas, le ciel vers le haut.
Et quand vous expirez, il y a un mouvement descendant et un mouvement ascendant. Quand vous inspirez, il y a un mouvement ascendant et un mouvement descendant. De la même manière que pour vous lever après le zazen, vous prenez appui sur la terre. Donc, il y a un mouvement descendant pour aider le mouvement ascendant. Il y a toujours un double mouvement, une double force.
Pour éliminer la pesanteur du corps pendant zazen, il faut être en unité avec votre souffle. Je l’ai souvent répété, il y a deux espaces : l’un entre l’expiration et l’inspiration et l’autre, entre l’inspiration et l’expiration. C’est très important d’être présent dans cette respiration au moment de cet espace. C’est là que vous allez prendre appui sur le souffle.
La plupart du temps, dans la vie quotidienne, notre souffle est réglé sur nos émotions. En général, les émotions négatives sont liées à l’inspiration, par exemple quand on a peur.
Au début, Maître Deshimaru nous enseignait de nous concentrer sur l’expiration, parce qu’il trouvait que les Occidentaux étaient trop dans le mental et aussi, très bloqués au niveau du diaphragme, du plexus solaire. Il nous disait:
« Expirez et concentrez vous sur une longue expiration, et descendez l’énergie sous le nombril. »
Dans l’espace qui se situe à la fin de l’expiration, quand vous avez longuement expiré de manière presque imperceptible, délicate, vous allez prendre appui sur la terre pour commencer votre inspiration. A ce moment là, l’inspiration va se charger de force et d’énergie.