Published: 24/05/2014 | Updated: 19/11/2024
Dans le Shinjinmei, il est écrit :
Si nous faisons confiance à la nature,
Nous pouvons être en harmonie avec la Voie.
Ici, la nature ne désigne pas seulement les arbres ou les oiseaux, mais également notre nature intérieure. L’être humain, engendré par la nature, fait partie d’elle et est lui-même nature. Dans le Zen, on parle souvent de retrouver sa vraie nature, de revenir à son état originel.
Cependant, dans notre civilisation moderne, l’homme semble s’être éloigné de cette nature. Nous cherchons sans cesse à avancer, à suivre notre volonté, à poursuivre des objectifs ambitieux, à atteindre la réussite et la croissance. Bien que la croissance soit un mouvement spontané de la nature, la structure complexe de notre cerveau semble avoir introduit une distance. Peut-être l’être humain est-il une mutation inattendue de la nature, un agent d’un changement imprévisible.
Ce qui est difficile pour nous, aujourd’hui, c’est de lâcher prise. Abandonner sa volonté, son désir. Revenir à sa nature originelle. Cesser de rechercher, d’espérer ou de fuir. Ne plus redouter le démon ni courir après le Bouddha. Lâcher la peur, tout simplement.
Alors, soudain, il devient possible de voir et de vivre pleinement. Voir une montagne et être la montagne. Observer l’eau et s’écouler avec elle. Vouloir se coucher, se coucher. Vouloir se lever, se lever. Vivre sans désirer ni fuir, sans aimer ni haïr.
Comme le reflet de la lune à la surface de l’eau, la nature véritable reste intacte. Elle n’est pas troublée par la vulgarité ou le tumulte des paroles humaines. Ces dernières ne diffèrent pas du chant des grenouilles en période d’amour.
Sans peur de l’enfer, sans désir du paradis, il suffit d’embrasser la nature.