– Qu’est-ce que la compassion ?
– Zazen est sans doute la plus belle chose que l’on puisse faire avec son corps. C’est la splendeur de la nature incarnée, une pratique qui inspire le calme, l’harmonie et la force. Tout cela est contenu dans la posture même de zazen.
Lors d’un camp d’été, je m’efforce de favoriser la pratique : l’atmosphère du dojo, les postures, tout ce qui contribue à créer un cadre propice. Mais si une personne vient perturber cet équilibre, encombrée par son histoire personnelle, je ressens parfois une colère intense. Une colère qui pourrait presque se traduire par : « Je suis prêt à le tuer !»
Et pourtant, c’est là une forme paradoxale de compassion. Une compassion stricte. Une compassion qui peut s’exprimer, par exemple, à travers le kyosaku. Le bâton de zazen.
Il arrivait à Sensei de donner jusqu’à vingt coups de kyosaku, avec force et intensité : Ba, ba, ba, ba… Une série de frappes qui résonne dans le dojo. Mais ces coups, malgré leur rudesse apparente, sont portés avec compassion. Une compassion exigeante. Une compassion qui réveille.
Il disait alors : « Sensei, very compassionate! »