L’observation subjective

Kusens de Maître Kosen
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L'observation subjective
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Published: 05/04/2014 | Updated: 17/11/2024

Le moment de s’asseoir dans la posture est crucial. Il est essentiel de s’asseoir au centre du coussin et de veiller à ce que les genoux soient fermement plantés dans le sol. Le bassin doit basculer légèrement vers l’avant, créant ainsi une cambrure naturelle de la colonne vertébrale. Contrairement à une position dans un fauteuil, on ne s’assoit pas sur les fesses, mais sur les ischions, c’est-à-dire la partie supérieure des cuisses. Cette assise permet d’étirer la colonne et de vérifier chaque point de la posture.

Il est important de développer une observation subjective du corps. Cela diffère de l’habitude de se regarder dans un miroir pour remarquer un bouton ou une imperfection : ici, il s’agit de ressentir son alignement intérieur et de le confronter à la réalité. Ainsi, si l’on a la tête penchée en avant sans le percevoir, cela indique un désalignement. Dans ce cas, les corrections apportées dans le dojo jouent un rôle essentiel pour ajuster la posture.

La position des mains est également essentielle. Les mains sont superposées, paumes vers le ciel, les pouces se touchant légèrement pour former une ligne horizontale. Ces dernières doivent être posées sur l’abdomen, sous le nombril, sans effort musculaire. Les coudes, légèrement écartés du corps, complètent cet équilibre, favorisé par une bascule correcte du bassin et une colonne vertébrale bien dressée.

La tête, quant à elle, doit être rentrée légèrement, avec le menton légèrement rentré, ce qui étire la nuque. Cette position influence profondément l’état d’esprit : une tête trop en avant peut refléter une attitude tournée vers soi-même, tandis qu’une tête rejetée en arrière traduit souvent de l’arrogance. Une posture équilibrée exprime l’harmonie et aide à focaliser l’esprit sur les points importants.

La pratique de la posture parfaite demande du temps. Pour les débutants, il est conseillé de se concentrer sur les éléments fondamentaux et de les vérifier régulièrement. Avec le temps, ces ajustements deviennent naturels, mais cela peut prendre des années de pratique. Ce processus permet de développer une conscience intérieure du corps, une sensibilité que le zen appelle le miroir précieux.

Un aspect essentiel est la recherche de la tension juste. Certaines zones du corps peuvent être trop relâchées ou, au contraire, trop tendues. Il s’agit de trouver un équilibre, notamment dans la respiration abdominale. Le point clé de cette concentration est situé sous le nombril, à environ trois centimètres, dans la zone appelée hara ou kikaï tanden. Se concentrer sur cette région aide à recentrer l’énergie et à éviter sa dispersion.

La respiration joue un rôle Dans la respiration ordinaire, le ventre se gonfle à l’inspiration et se rentre à l’expiration. Cependant, dans la respiration zen, on observe un mouvement inverse : le ventre se gonfle à l’expiration et se creuse à l’inspiration. Cet exercice vise à libérer le hara, mais, en pratique, il s’harmonise naturellement avec une respiration spontanée.