Published: 29/09/2012 | Updated: 11/11/2024
Je continue les commentaires du Shinjinmei. Le poème numéro 20 :
Ne pas chercher la vérité. Seulement ne pas avoir de préjugés.
Ça, c’est ce que disait mon maître Deshimaru. En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il faut demeurer ici et maintenant, jusqu’à la mort. Quand on est dans le passé, on déprime. Quand on est dans le futur, on s’angoisse. Quand on est ici et maintenant, alors on est sans préjugés. Donc le zazen, en fait, nous réinitialise, c’est-à-dire qu’il nous réharmonise avec l’ordre cosmique fondamental.
Chacun pense qu’il est super important, que sa race est importante, que son monde est important. L’ordre cosmique fondamental n’est pas attaché à tout ça. Il continuera à exister, même si l’homme n’existe plus, même si Paris n’existe plus, si la France n’existe plus. Maître Deshimaru dit :
Si on utilise la vérité pour son compte personnel, alors cette vérité ou cette sagesse ne devient qu’un préjugé.
Toutes les religions prétendent détenir la vérité ou contenir la vérité avec des mots ou des phrases. En fait, ce sont simplement des livres bourrés de préjugés. Dans le zazen, on s’assoit simplement dans la posture correcte, on oublie son ego et donc on se réactualise, on se “ré-renormalise”, se réharmonise, inconsciemment, naturellement, automatiquement.
Il n’y a même pas besoin de commentaire. Pas besoin d’en avoir conscience, pas besoin d’atteindre le satori, pas besoin de connaître la vérité. Simplement. Si plus de gens pratiquaient le zazen, on ferait “peut-être un peu moins de choses irrationnelles, destructrices, stupides.”