Published: 21/02/2015 | Updated: 19/11/2024
Pour pratiquer la marche méditative, appelée kinhin, on marche en cercle, mais en réalité, ce cercle se transforme souvent en rectangle, notamment dans un dojo. Lorsque vous arrivez à un angle, tournez toujours à angle droit.
Commencez par insérer le pouce gauche dans le poing gauche. Placez ensuite la racine du pouce gauche sous le sternum, au-dessus du plexus solaire, dans le petit creux où se rejoignent les côtes. Ce point est énergétiquement très important. Enveloppez le poing gauche dans la main droite, de manière à ce que la paume droite recouvre complètement le poing gauche. Les paumes des mains doivent rester parallèles au sol, avec les avant-bras bien horizontaux et les épaules détendues.
Marchez en faisant de très petits pas, pas plus longs qu’un demi-pied. Cette marche est rythmée par la respiration. L’expiration, qui est beaucoup plus longue que l’inspiration, constitue l’élément central. Expirez profondément, calmement, presque imperceptiblement, tout en portant doucement le poids du corps sur la jambe avant. À la fin de l’expiration, laissez l’air remplir vos poumons de manière naturelle. Pendant cette inspiration, la jambe arrière passe en avant et le cycle recommence.
Durant l’expiration, étirez la colonne vertébrale, pressez légèrement les mains l’une contre l’autre et poussez le sol avec la plante du pied, en insistant particulièrement sur la racine du gros orteil. Ce point, situé sous la plante du pied, est essentiel et relié directement au cerveau. Cette attention portée aux pieds et à leur ancrage dans le sol, notamment sur des surfaces lisses comme un parquet, est source de bien-être.
Gardez les avant-bras bien horizontaux et la tête droite. Rentrez légèrement le menton pour maintenir une verticalité parfaite. Le regard, quant à lui, doit être posé à 45 degrés vers le sol. Lorsque la cloche retentit, inclinez-vous légèrement pour saluer, puis suivez la personne devant vous sans laisser d’espace, jusqu’à revenir à votre place.
Pour bien intégrer cette pratique, il est crucial de veiller à la bascule du bassin vers l’avant, facilitée par le coussin sur lequel vous êtes assis. Ce dernier surélève légèrement les fesses, permettant aux genoux de s’ancrer solidement au sol et à la colonne vertébrale de se redresser naturellement. La tête doit rester bien droite, avec la nuque ouverte et étirée, le menton légèrement rentré, sans jamais projeter la tête en avant.
Ce qui différencie cette posture d’une simple gymnastique, c’est la rupture avec les phénomènes extérieurs. On ne regarde ni autour de soi ni ses voisins, et on coupe également la relation avec son propre ego. On abandonne toute volonté, on lâche prise, et on oublie le corps. Cette discipline permet d’intégrer chaque cellule de son être.
Dans cette pratique, l’éveil n’est pas un concept abstrait ou philosophique. C’est une expérience vécue à travers la totalité de soi-même, avec tout le corps. Ce dernier, complexe et riche, inclut les os, les muscles, la peau, la circulation sanguine, les courants électromagnétiques, le cerveau, et même le cœur. Le cœur, par exemple, émet dix fois plus de courant électromagnétique que le cerveau.
Dans le bouddhisme, il est dit qu’il existe 49 000 postures de sagesse. La posture de zazen, appelée “posture parfaite”, intègre toutes ces postures en une seule.