Published: 22/09/2012 | Updated: 18/11/2024
Ne cherchez pas la vérité,
Seulement ne pas avoir de préjugés.
Cette phrase tirée du poème 20 du Shin Jin Mei illustre un enseignement fondamental du zen. Comme le disait Maître Deshimaru, “il faut demeurer ici et maintenant, jusqu’à la mort.” En effet, quand on s’attarde dans le passé, on déprime. Quand on projette son esprit dans le futur, on est envahi par l’angoisse. Mais en restant pleinement dans le moment présent, on se libère des préjugés.
La pratique du zazen joue ici un rôle essentiel. Elle nous réinitialise, nous réharmonise avec l’ordre cosmique fondamental. Cet ordre, qui dépasse toutes les constructions humaines, continue d’exister indépendamment de nos attachements. Ni les nations, ni les races, ni nos préoccupations personnelles ne peuvent altérer cette vérité universelle.
Comme l’expliquait Maître Deshimaru, “si l’on utilise la vérité à des fins personnelles, elle se transforme en préjugé.” Les religions, par exemple, prétendent souvent contenir la vérité dans leurs textes ou enseignements, mais ces derniers sont souvent emplis de préjugés. À l’inverse, le zazen consiste simplement à s’asseoir dans une posture correcte, à oublier son ego et à se réharmoniser naturellement.
Cette transformation se fait inconsciemment, automatiquement, sans effort conscient. Pas besoin de commentaires, pas besoin d’avoir le satori, pas besoin de connaître ou de comprendre une vérité quelconque. Il suffit de pratiquer. Si davantage de personnes s’adonnaient au zazen, le monde pourrait devenir un lieu un peu moins irrationnel, destructeur et stupide.