Published: 16/11/2013 | Updated: 17/11/2024
Quel phénomène a joué le rôle le plus déterminant dans l’évolution humaine, de l’état de singe à celui d’homme ? C’est la posture du corps. En redressant sa colonne et en s’asseyant, l’ancêtre de l’homme a métamorphosé sa conscience. Ce geste primordial marque les débuts du zazen.
Ce grand singe, parvenu à un stade où il développait intelligence et sensibilité, a été reconnu comme homme dès lors qu’il a commencé à honorer ses morts par des cérémonies funéraires, cherchant, par des rituels, à communiquer avec l’invisible. Ces pratiques, scientifiquement prouvées, marquent un tournant dans son évolution.
À cette époque, les premiers humains ne connaissaient pas encore le langage articulé. Le sentiment religieux, l’intuition de quelque chose de sacré, existait donc avant les mots. Puis, avec l’apparition du langage, l’intelligence s’est affinée. Comme avec les ordinateurs, la découverte des mots a suscité une fascination. Les mots ont pris une place centrale, et la pensée est devenue synonyme de langage.
Mais la vraie pensée va au-delà des mots : elle est en lien profond avec le corps, avec l’attitude, avec la posture. La pensée est aussi corporelle, et on peut le constater dans l’expression physique des idées. Par exemple :
- Quand un athlète comme Usain Bolt pense “Je suis le plus rapide du monde”, cette pensée s’exprime dans sa posture.
- Sa posture iconique, jambes et bras tendus, reflète cette pensée et montre l’importance du corps dans l’expression des idées.
Ainsi, les jambes, les mains et les bras jouent un rôle essentiel dans la pensée, tout comme dans l’expression. C’est cette approche qui permet de saisir la valeur et la profondeur de la posture du Bouddha. La posture du Bouddha incarne pleinement ce qu’on appelle le samadhi.
Chaque cellule du corps participe à cette pensée absolue, bien différente d’un simple “bla bla bla”. La relation profonde entre pensée, posture et attitude est au cœur de la pratique du zazen.