Published: 14/09/2019 | Updated: 26/06/2024
– Est-ce qu’on peut porter son attention sur les côtés pendant zazen, pour ne pas fixer devant soi avec les yeux ?
– Comment fait-on ? C’est une intensité des yeux qui joue. Je disais à la dernière sesshin qu’il faut voir, mais ne pas regarder. Effectivement, quand on regarde, on ne voit plus, on ne voit que ce qu’on regarde.
Pendant zazen, on doit garder les yeux ouverts et il y a un moment où ça vient, c’est-à-dire qu’on perçoit, on voit les choses, mais on voit l’énergie des choses et on doit rester dans cet état d’esprit et dans cette posture. C’est quelque chose qui se passe dans le cerveau.
C’est-à-dire que quand on regarde, je regarde ma main, c’est objectif, mais là on écarte la fixation du regard. C’est à force de le faire. Mais moi, j’ai appris à le faire en zazen et maintenant ça m’arrive. Parfois, on me parle, j’ai les yeux qui commencent à dévier. Donc, il faut voir sans fixer.
Quand on regarde sans fixer, on voit tout, on voit toutes les choses, on voit sur les côtés aussi. C’est très bien, comme question, pour une première expérience de zazen !
Il ne faut pas imaginer des choses en regardant les défauts du mur. Ça, ce n’est pas bon. On ne doit pas regarder, on doit lâcher.
En fait, c’est pareil avec tous les cinq sens. C’est pareil pour les odeurs : on ne doit pas renifler. C’est pareil pour le goût : on ne doit pas goûter. C’est pareil pour la pensée : on ne doit pas penser. On ne doit pas observer les pensées fixement, mais on doit les laisser passer.
C’est la même chose pour l’enseignement pendant le zazen, le kusen : on ne doit pas l’écouter en se disant : « Ah, c’est intéressant ! », on doit l’entendre et cela touche des endroits du cerveau beaucoup plus profonds.