Poème 61 du Shinjinmei

19
Kusens de Maître Kosen
Poème 61 du Shinjinmei
Loading
/

Published: 24/01/2021 | Updated: 19/05/2024

« Comme cela est non-deux, toutes choses sont identiques, semblables, tolérant les contradictions ». Zazen, ce n’est pas seulement une gymnastique, mais sans la posture, ça n’existe pas. L’ouverture de l’esprit et du corps ne se fait pas sans la posture. Je parle du non-deux.

Le corps humain n’est pas une fleur. Si vous achetez une jacinthe, c’est la saison, vous verrez qu’elle pousse en cherchant le soleil. Selon l’endroit où vous la mettez dans votre maison, elle va s’incliner vers le soleil.

C’est sa posture du non-deux. L’être humain n’a pas de racines dans la terre, donc il doit se réajuster régulièrement sur la posture du non-deux, où il est en fusion avec tout ce qui l’entoure, les phénomènes, où il arrête de faire des séparations.

Dans l’enseignement du zen, la réalisation du non-deux est très importante. Ça veut dire qu’on découvre son véritable ego, sa véritable dimension, son véritable soi. En quelque sorte, tous les phénomènes et toutes les existences sont nous-mêmes. Quand on les regarde dans les yeux avec un esprit éveillé, on se voit soi-même, on voit un aspect de soi-même. Tout ce qui existe dans le monde comme phénomènes autour de nous, comme les objets, les êtres humains, les animaux, les planètes, tout cela, c’est nous.

C’est un aspect de nous-mêmes. On est seul, mais c’est une solitude universelle qui ne fait pas ressentir la solitude, mais qui fait ressentir la complétude. L’être humain recherche maladroitement en ce moment la complétude et la tolérance, parce qu’on se voit dans les yeux des autres.

Ni objet, ni sujet. Les gens qui font zazen ne font pas zazen seulement pour eux. C’est une ouverture d’esprit qui se manifeste.

joshu

Maître Joshu, un maître mythique en Chine, a commencé le zen à 80 ans. Il a enseigné le zen jusqu’à 120 ans et il avait seulement sept disciples.

Maître Dôgen dit que malgré le fait qu’il n’avait que sept disciples, on ne considérait pas qu’il avait une petite Sangha.

La Sangha, c’est le maître et ses disciples, c’est le groupe. C’est important qu’il y ait des êtres humains qui manifestent cette unité, cette complétude. En zazen, on peut la vivre inconsciemment, naturellement, automatiquement.

En nous aussi, l’imbécile et le sage sont très proches. Il faut apprendre à pardonner à son imbécile. La compassion commence aussi par soi-même.