Published: 20/02/2016 | Updated: 18/08/2024
Il y a des tas de fonctions dans le corps qui sont inconscientes. C’est-à-dire qu’elles marchent toutes seules, elles fonctionnent en solo. Plus vous êtes stupide d’ailleurs, plus il y a de fonctions qui marchent inconsciemment.
En effet, vous n’avez pas besoin de penser pour faire circuler votre sang. Vous n’avez pas besoin de penser pour faire battre votre cœur, pour maintenir la minceur et la taille de votre personne. Vous n’avez pas besoin de penser à respirer. Donc, c’est très pratique. Ce sont des fonctions de pilote automatique. Ça fonctionne comme un pilote automatique.
On s’est toujours posé la question de savoir quand est-ce que la machine surpassera l’homme. En fait, la respiration, dans la vie quotidienne en particulier, même quand on dort la nuit, est censée automatiquement rééquilibrer les émotions.
Vous n’y faites pas attention, mais chaque fois que vous ressentez une émotion, ou que vous êtes en présence d’une personne que vous n’appréciez pas, votre respiration va se modifier. Si vous êtes dans un endroit où vous vous sentez confortable et heureux, la respiration va s’adapter. Si vous avez peur, la respiration change. Si vous êtes énervé et n’arrivez pas à enfiler le fil dans le chas d’une aiguille, votre respiration se contracte. Donc, on peut dire que le corps et le cœur sont en symbiose avec le souffle, puisque c’est lui qui apporte l’oxygène et nettoie le dioxyde de carbone. Ils sont complètement en relation.
Si les émotions font varier votre respiration en mode pilote automatique, le cœur lui aussi va battre de manière adaptée. S’asseoir en zazen, c’est prendre les commandes de son propre véhicule. On se met dans la posture correcte, en contact avec le sol et le ciel. On fait attention à sa position, à son mudra universel qui ressemble un peu à la barre de contrôle des avions des pilotes.
C’est comme un joystick. Vous avez les commandes dans vos mains. Le contact des pouces est très important. Vous avez pris les commandes de votre véhicule. Il faut un certain temps pour calmer la respiration. Au début, vous pouvez la laisser se calmer tranquillement toute seule. Quand vous sentez qu’elle commence à être plus calme, vous pouvez intervenir, mais sans trop intervenir, c’est comme chevaucher le vent.
Je donnerai plus de précisions sur ce que je suis en train d’expliquer à propos de la respiration. Je sais que le Bouddha, à son époque, a pratiqué le yoga pendant de nombreuses années, d’une manière extrême, du matin au soir. Je sais que le Bouddha connaissait toutes les techniques de respiration yogique. Dans le zen et le yoga, les respirations sont différentes. Le zen est l’ultime du yoga. Le Bouddha avait cette culture yogique. Il connaissait tout du pranayama, de la rétention du souffle, de la respiration alternée. Son corps était souple et flexible. Il possédait déjà cet acquis lorsqu’il s’est assis sous l’arbre de la Bodhi. Mais il a oublié la technique. C’est comme les footballeurs qui s’entraînent et, lors du match, oublient l’entraînement et la technique.
Le Bouddha a oublié les techniques de respiration. Il était au-delà de cela. Il lui suffisait de chevaucher le souffle. Quand la respiration était longue, il savait que la respiration était longue. Quand la respiration se suspendait en bas ou en haut, il savait que la respiration se suspendait, et cela lui faisait du bien. Il savait quand il relâchait. Il laissait l’inspiration se faire, car il savait que l’inspiration venait naturellement.
Concentré sur le souffle, toutes ses préoccupations disparaissaient. Il sentait une énergie de plus en plus forte, une énergie qui était l’essence de toute sa conscience. Plus la respiration est calme et lente, plus vous avez un contrôle de l’esprit sur ce souffle. Tout son être semblait respirer correctement. Alors, les jambes se détendaient. C’est important de sentir ses jambes se relâcher, tout comme le bassin. Vous avez l’impression que tout se relâche.