Published: 28/04/2023 | Updated: 24/05/2024
Maître Sekito était chinois. Mais après la guerre sino-japonaise, les Japonais avaient ramené sa momie au Japon. Il est né en l’an 700 et mort en 790. C’était le successeur du sixième patriarche, plus exactement, du disciple du sixième patriarche, Seigen. C’est lui qui a continué la lignée Soto.
Il demanda un jour à son disciple Yakusan, qui était assis en zazen dans le dojo : « Qu’est-ce que tu fais en zazen ? » Yakusan répond : « Je ne fais rien, pas même zazen ». Maître Sekito lui dit alors : « Si tu ne fais rien, pas même zazen, alors tu ne tomberas pas dans les degrés, dans les catégories ».
Hier, j’ai répondu au mondo sur le site web à une question et je suis allé revisiter mon maître de médecine chinoise avec qui j’ai étudié pendant trois ans, dans les années 80. Il était de la douzième génération des médecins empereurs, c’est-à-dire que sa connaissance s’est transmise pendant douze générations.
Dans sa famille, il y avait toujours un médecin. Il a pris la suite et il est en possession de beaucoup de textes secrets sur le qi-gong, sur la médecine chinoise, sur les plantes, sur l’acupuncture, qu’on ne trouve même pas en Chine moderne. Il explique les erreurs qu’il ne faut pas faire dans le qi-gong.
Il faut savoir que zazen existe aussi en médecine chinoise. On l’appelle le qi-gong calme. Il dit qu’à travers le qi-gong, il ne faut faire aucun effort musculaire ou articulaire. La force doit venir du chi interne, qui se trouve sous le nombril. Par exemple, si on veut donner un coup de poing ou étendre le bras, il ne faut absolument pas utiliser la force de la main, ni du poignet, ni du coude, ni de l’épaule.
C’est pour ça que Sekito disait : « Il ne faut rien faire ». Celui qui ne fait rien n’a pas de souillure. Mon maître de médecine chinoise expliquait la même chose, il disait que c’est comme de l’autohypnose, c’est l’esprit qui doit mobiliser le corps. On peut l’expérimenter en kinhin et on a une sensation de légèreté dans le corps.
En zazen, c’est pareil, il faut relâcher les articulations et les muscles. Ce ne sont pas les articulations ni les muscles qui doivent nous faire tenir droit. Il disait aussi que les qi-gong peuvent être dangereux. Même zazen peut être dangereux si on a un but, tel qu’obtenir plus d’énergie, obtenir des pouvoirs, faire un zazen spécial.
Ce but est inconscient quand on est ambitieux, et va créer une tension qui reste, qui s’incruste dans notre pratique. Il expliquait qu’il faut avoir l’esprit mushotoku, mais en chinois, je ne sais pas comment ça se dit. J’ai refait deux fois ce kusen, car je l’avais perdu à la suite d’une fausse manoeuvre et aujourd’hui je le publierai. Ji-chi, c’est le chi interne, c’est celui qui doit nous maintenir en zazen.