
Maître Deshimaru a commenté le Shin jin mei. À l’époque, on était très choqués par cette nouvelle vision, élargie, des phénomènes du monde. La plupart des gens pensaient que l’extinction des bonnos, c’est-à-dire des passions, de l’égoïsme, débouchait sur l’Éveil.
C’est vrai que c’est ce qu’on nous avait enseigné. Ce sont des civilisations entières, ce sont des façons de vivre qui se transmettent depuis des siècles et des siècles. Et c’est vrai que quand on a la chance de pouvoir éclairer un peu tout ça et d’en voir plus, la globalité, ça fait du bien.
Moi, je me souviens, j’étais tout jeune, j’avais 19 ans, 20 ans, quand j’ai reçu l’enseignement de Maître Deshimaru. Ça a été un soulagement, vous ne pouvez pas savoir.
On croit que, pour être bien, pour être pur, il ne faut pas avoir de bonno. Il ne faut pas avoir de passions, ce qui va avec. Mais dans le vrai bouddhisme mahayana, on enseigne qu’il n’y a ni souillure ni pureté. Chaque phénomène, chaque bonno peut devenir soit souillure, soit pureté, et la pureté devient à son tour souillure, tandis que la souillure devient à son tour pureté.
Il n’y a ni croissance ni décroissance. La pureté elle-même devient souillure et la souillure devient pureté.
Pour un Occidental de base, il est difficile de comprendre le non-dualisme.
J’ai lu ce petit extrait pour voir si je pourrais enseigner quelque chose, moi aussi. Quel que soit l’enseignement de Maître Deshimaru, j’étais toujours heureux de le découvrir.
Il y avait une phrase dans le bouddhisme que j’avais lue, qui m’avait vraiment fait du bien. Elle disait : « Même les bons seront sauvés. À plus forte raison, les mauvais. »
Ça, c’est un exemple de non-dualisme. D’abord, tout le monde est sauvé.
Plutôt que de perpétuer la guerre, la guerre, la vengeance, il faut penser que nous serons tous sauvés. Que dans ce cosmos, il n’y a que salvation.
Kaïjo !